Il s’agit d’un nouveau type d’intervention que j’entreprends dans l’espace public. À la suite de plusieurs réflexions au sujet de l’accessibilité de l’art et la capacité de créer un lien avec des personnes non-initiées à l’art, j’en suis venu à la conclusion que l’espace public est l’endroit où on doit aller créer ce lien. Si l’on veut parler à une majorité, on doit aller là où la majorité se trouve, et ce n’est pas dans les musées ou les galeries. Ici, je souhaitais simplement créer un lien, susciter une émotion, éveiller la curiosité chez des passants, alors qu’ils circulent en banlieue, où l’art urbain est presque inexistant. Le corps est un excellent véhicule pour créer rapidement et efficacement un lien entre un passant et l’objet. En positionnant mon personnage dans une position étrange, voire impossible, un passant n’a pas d’autre choix que de se projeter dans ce corps étrange et d’analyser pour quelle raison ce personnage lui semble si étrange ou dérangeant. Le quotidien des passants qui aperçoivent le personnage se voit légèrement modifié alors qu’on y ajoute un brin d’étrangeté.