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TU NE L'AS JAMAIS VU, JAMAIS TU NE LE VERRAS (YOU'VE NEVER SEEN IT, NEVER WILL YOU SEE IT)
2020, VICTOR IMBEAU, Arduino, moteur DC, caméra IP

Ce projet était temporairement accessible à quiconque voulant l’expérimenter. Il était divisé en une première partie permettant le contrôle d’une silhouette à l’aide d’un panneau de commande sur une page web et une deuxième partie où l’on pouvait visualiser la silhouette à travers une caméra IP. 

Ce projet est né d’une volonté d’explorer la façon dont nous percevons les choses autour de nous. Pour identifier un objet, on recourt souvent à l’identification de sa forme, de ses caractéristiques, de ses détails. On cherche tous les indices possibles qui permet à l’objet de se distinguer. Qu’arriverait-il si l’on supprimait toutes ses caractéristiques? Qu’on ne laissait que sa silhouette. Peut-importe sous quel angle on le regarderait, on ne verrait qu’une silhouette. On ne pourrait jamais « vraiment » voir l’objet. 

Je m’intéresse beaucoup à la silhouette pour le mystère qu’elle évoque. La silhouette à la capacité de concentrer le sujet en l’isolant de façon contrastée du reste de la scène sans toutefois le dévoiler. Il est toutefois difficile de réaliser ce genre d’effet dans la réalité. Il y aura toujours un angle qui nous permettra de dévoiler le sujet. Anish Kapoor a semé la controverse en s’appropriant tous les droits d’utilisation du « noir le plus noir du monde » (Le Vantablack). Ce noir à la propriété d’être si noir que rien ne semble s’en échapper. kapoor avait déjà commencé à s’intéresser au « plus que noir » dans le passé avec Descent into limbo (1992), un énorme trou noir dans le sol. Le travail de Kapoor s’approche de mon intérêt, soit de créer des véritables silhouettes 3D, de donner l’impression qu’un objet en 3D est en 2D. Voir de tels objets trouble vraiment la vision puisque de tels objets n’existent pas (sauf peut-être dans les confins de l’espace). 

La situation actuelle de confinement global empêchant de voir les objets et les gens en réel, j’ai pensé qu’il était alors idéal de jumeler ces réflexions sur l’objet impossible à voir et l’impossibilité de pouvoir voir des vrais objets en ce moment. J’ai donc élaboré un système contrôlé à distance par un utilisateur lointain afin qu’il ne puisse qu’observer la silhouette d’un objet, peu importe avec quel angle il le regarde. C’est un rappel métaphorique de l’importance de voir les choses réellement, d’une capacité d’observation qui semblait acquise, mais qui peut se volatiliser rapidement. 

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