Cette série aborde l’étrange rapport nostalgique que j’entretiens avec le futur qu’on imaginait il y 50, 60 ou même 70 ans. Les années 60 et 70 nous ont laissées un patrimoine architectural assez particulier. Il témoigne d’une ambition et d’un optimisme sans borne pour un futur grandiose dans lequel les voitures s’envoleraient, les gens s’habilleraient en vêtements d’aluminium et les bâtiments ne seraient plus jamais ennuyeux, tous aussi excentriques et originaux les uns que les autres. Pourtant, ce rêve semble s’être atténué en cours de route. Les bâtiments que j’ai connu dans ma jeunesse étaient austères, presque tous identiques, sans intérêts mis à part les énormes cinémas à thématique extra-terrestres. Je constate aujourd’hui un regain d’intérêt dans une architecture et un urbanisme très similaire à ce que l’on pouvait voir il y a 50 ans, particulièrement dans le secteur de la place des arts à Montréal. Dans cette série je photographie des détails architecturaux d’un futur déjà passé. Le noir et blanc à la qualité de rendre intemporel une image, de se concentrer sur les détails qu’on y trouve. Je voulais composer des images qui auraient pu être prises il y a 50 ans autant que dans 15 ans. La photographie à le pouvoir de figer un moment autant que ces bâtiments, témoins d’une ambition essoufflée sont figés dans le temps.